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Deux des interférogrammes ont enregistré des déplacements provoqués par des intrusions (l'interférogramme A3-356, couvre l'éruption de janvier 2006, et l'interférogramme A-00Q8 couvre les éruptions de janvier 2010 et octobre 2010). Les deux autres couvrent des phases post-éruptives. L'interférogramme A2-313 couvre la période succédant à l'éruption d'août 2006. L'interférogramme A7-170 couvre la période post-éruptive suivant l'éruption d'avril 2007 et a enregistré des déplacements sommitaux dus à la décompression du système hydrothermal (Fig. 8.11 page ).
En revanche, sur tous les interférogrammes, les Grandes Pentes sont couvertes par un motif de déplacement indiquant une augmentation de la distance entre la Terre et le satellite. Ces déplacements sont donc compatibles avec une subsidence et un glissement vers l'est. D'autre part, sur tous les interférogrammes, le motif de déplacement est bordé au sud par un gradient de déformation assez fort et très linéaire, indiqué par la structure c2. L'orientation de ce gradient de déplacement est remarquablement conservée sur les interférogrammes précédant avril 2007 et durant la période post-éruptive de mai 2007 à juin 2008, suggérant que la faille sud présentée à la figure 9.8 contrôle structuralement la déformation du flanc.
D'autre part, l'éruption d'août 2006, précédant les déplacements enregistrés par l'interférogramme A2-313 était une éruption sommitale, et n'a pas généré beaucoup de déformation. Par ailleurs, les interférogrammes A3-356 et A-00Q8 semblent indiquer que les intrusions n'étaient pas centrées au niveau des Grandes Pentes mais plutôt sur les rift-zones. Les déplacements des Grandes Pentes ne seraient donc pas associés directement à une injection de sill. Cette observation accrédite l'hypothèse d'un plan de décollement préexistant, probablement le niveau superficiel d'argiles altérées (Fig. 9.8), permettant le glissement du flanc vers l'est.
Le glissement des Grandes Pentes enregistré durant la période de repos succédant à l'éruption d'avril 2007 ne serait donc pas un phénomène exceptionnel. Seules son amplitude et sa rapidité seraient remarquables. Le plan de glissement serait occasionnellement réactivé, à la faveur d'une éruption.
kunos 2014-07-01