Dans un cas idéal, c'est-à-dire si la phase pixellaire est restée stable et si les propriétés de l'atmosphère sont restées constantes entre deux acquisitions, il est possible de connaître la variation de la phase de trajet entre les acquisitions. Par ailleurs, si le satellite se retrouve exactement à la même position au moment des deux acquisitions, alors les variations de la phase de trajet correspondront uniquement aux changements de la position de la topographie entre les acquisitions (Fig. 1.2).
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Dans le cas de la surveillance du Piton de la Fournaise, c'est cette différence de phase entre les deux acquisitions qui nous intéresse puisqu'elle permet d'avoir accès à la déformation de l'édifice :
\begin{equation} \phi_{dep} \equiv \phi_{ImE} - \phi_{ImM} (2\pi) \end{equation} | (1) |
Sur cette nouvelle image des différences de phases, appelée interférogramme, les déphasages s'organisent en motifs réguliers appelés franges. Chaque frange correspond à une variation de phase de 0 à 2$\pi$ radians dans l'axe de visée du satellite. La déformation n'est donc connue qu'en radians et modulo 2$\pi$.
En pratique, plusieurs effets viennent perturber la mesure de déformation. Si les propriétés des réflecteurs ont radicalement changé entre les deux acquisitions, par exemple lorsqu'une coulée de lave se met en place, alors la phase pixellaire sera très différente entre les deux acquisitions. Ces changements de la phase pixellaire rendent le signal inexploitable (voir partie 1.3.4 sur la cohérence, page ).
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Si la phase pixellaire est restée stable entre les deux acquisitions, alors le déphasage calculé entre les deux images provient de trois contributions différentes hanssen2001 :
kunos 2014-07-01