L'analyse qualitative des motifs de déplacement liés à l'éruption d'avril 2007 permet d'identifier plusieurs sources potentielles à l'origine des déformations. La figure 7.19 présente la localisation de ces différentes sources ainsi que leur dynamique. Ni la position ni la dynamique des sources n'ont été inversées.
![]() |
Durant l'éruption de mars, l'injection d'un ou de plusieurs dykes pourrait être la cause de l'inflation orientée nord-sud visible à l'est du Dolomieu durant la période syn-éruptive. Cette injection serait aussi à l'origine de la déstabilisation des Grandes Pentes. Les mécanismes de déstabilisation du flanc sont très hypothétiques, et nous apporterons quelques éléments de réponse à partir d'un modèle préliminaire des déplacements syn-éruptifs (Annexe C). Après sa déstabilisation, le flanc est revient à un nouvel état d'équilibre en glissant lentement vers l'est et vers le bas jusqu'à juillet 2008. Nous tenterons de caractériser la surface de glissement au chapitre .
Par ailleurs, la subsidence de la partie ouest de l'Enclos Fouqué commence lors de l'éruption de mars et se poursuit jusqu'au 10 avril. Elle pourrait être assimilée à la vidange du réservoir principal localisé sous le Dolomieu, ou bien à un autre processus faisant appel à une source profonde.
Les déplacements post-effondrement et post-éruptifs suggèrent la présence de deux sources sous les Grandes Pentes, que nous supposons correspondre d'une part au plan de glissement sur lequel se déplacent les Grandes Pentes, et d'autre part, à un réservoir temporaire. Avant l'éruption d'avril, une injection reliant la chambre magmatique principale et les Grandes Pentes aurait permis le remplissage du réservoir temporaire localisé sous les Grandes Pentes, provoquant l'inflation visible sur les interférogrammes syn-éruptifs. La vidange de ce réservoir temporaire se ferait par l'intermédiaire d'une troisième injection, reliant les Grandes Pentes à la fissure d'avril, et responsable du signal de déformation aligné avec ces deux structures. L'hypothèse du réservoir temporaire sera testée au chapitre .
Enfin, l'effondrement du Dolomieu a provoqué le fort gradient de déplacement visible sur les interférogrammes syn-éruptifs autour du cratère, et enregistré par les stations GPS sommitales du 5 au 10 avril. Ces déplacements correspondent au réajustement du cône central suite à l'effondrement. La compaction progressive de la colonne incohérente présente sous le Dolomieu ainsi que le drainage du système hydrothermal suite à l'effondrement peuvent expliquer la subsidence centripète du cône central durant les périodes post-effondrement et post-éruptive. Nous tenterons de caractériser les processus à l'origine de ces déplacements au chapitre .