La figure 7.18 b montre la dynamique de deux pixels localisés dans chacune de ces zones. Un système donné est caractérisé par une constante de temps levy1988 donnée. Comme les constantes de temps des deux pixels sont différentes, nous pouvons conclure qu'ils subissent les effets d'au moins deux processus différents, dont un ou plusieurs paramètres diffèrent. D'après la répartition des demi-vies (Fig. 7.18 a), il est probable que les grandes pentes subissent les effets d'au moins deux sources différentes, l'une à l'origine de la dynamique rapide affectant l'ensemble des Grandes Pentes, et l'autre n'affectant que la partie centrale des Grandes Pentes. Les Grandes Pentes subissent donc les effets de deux sources distinctes mais superposées, ayant deux dynamiques différentes.
La figure 7.18 c montre les déplacements le long du profil AB traversant les Grandes Pentes entre le 06 avril 2007 et le 08 août 2008. Le long de ce profil, les déplacements vont dans le sens d'un éloignement du sol par rapport au satellite et s'organisent en deux motifs distincts : le premier a une forme de plateau, délimité au sud-ouest par la structure c2 et au nord-est par la structure c3 et concerne des déplacements lents. Le second motif est localisé au centre des Grandes Pentes et concerne des déplacements rapides de grande amplitude.
La figure 7.18 d montre l'évolution des déplacements le long de ce profil en fonction du temps. Pour chaque profil, les déplacements sont calculés par rapport à la position du sol le 08 août 2008. Dès le 11 mai 2007, les déplacements rapides semblent s'être amortis et seul le plateau de déformation persiste. L'amplitude des déplacements au niveau de ce plateau diminue progressivement.
![]() |
Les déplacements rapides sont localisés au même endroit que l'inflation observée durant la période syn-éruptive et sont alignés avec la fissure éruptive. La source à l'origine de ces déplacements pourrait donc être le réservoir temporaire, que nous avons supposé être responsable de l'inflation lors de la période syn-éruptive (Paragraphe page
). La vidange de ce réservoir durant la fin de l'éruption est cohérente avec le sens des déplacements observés à la figure 7.18 a.
Par ailleurs, le motif de déformation correspondant à la vidange du réservoir temporaire (motif a) semble persister sur les interférogrammes post-éruptifs, mais avec une amplitude des déplacements beaucoup plus faible que durant la période post-effondrement. Une première hypothèse pour expliquer la persistance de ce signal pourrait être la poursuite de la vidange du réservoir. Il est alors nécessaire de supposer la présence d'un autre réservoir, ou la percolation du magma dans l'encaissant. Nous ne disposons pas d'argument de déformation pour justifier ces processus. D'autres processus, tels que la contraction thermique ou l'effondrement du toit du réservoir temporaire pourraient expliquer la persistance de ce signal sans avoir à faire l'hypothèse d'un troisième réservoir.
Les déplacements lents correspondent à un retour à l'équilibre des Grandes Pentes après leur déstabilisation provoquée par l'injection de mars. Nous avons vu que la faille décrite par [Michon et Saint Ange(2008)] semblait contrôler la déformation, les déplacements de la partie nord des Grandes Pentes étant plus faibles que ceux de la partie sud. La carte de demi-vie ne montre pas de différence entre la dynamique des deux blocs, le processus à l'origine de ces déformations serait donc le même de part et d'autre de la faille.
kunos 2014-07-01